JEAN-FRANÇOIS CHABAUD

 

Ce site a pour objet de faire connaître l’oeuvre

de Jean-François Chabaud (1936-2001),

 psychanalyste, topologue et peintre

 

 

 peinture  Dessin - copie  JF Chabaud d

 

 

 
DOUBLE HUIT

Peintre,  Jean-François Chabaud est connu dès les années 1960, aux côtés d’artistes comme Fontana, Yves Klein, Tapiès, Torregrossa avec qui son travail sera exposé. Ses œuvres seront par ailleurs exposées  à Turin, New-York,  au Japon… 

Après sa rencontre dans les années 1970 avec la psychanalyse et Jacques Lacan, dont il fut l’un des derniers élèves, il deviendra psychanalyste sans cesser de produire écrits, sculptures, peintures et installations. J.F. Chabaud, topologue procèdera à la monstration non algébrique de  l’interchangeabilité des consistances de la chaîne de J.H.C . Whitehead, appelée ainsi dans l’aire mathématique et Nœud dit du fantasme pour la psychanalyse, nouant le désir et l’objet qui le cause, en référence au séminaire Encore de J. Lacan. Henri Cartan, de l’Académie des sciences, co-fondateur de N. Bourbaki, a contribué à ce travail avec deux réflexions : il augmente cette monstration de sa propre présentation et traite de l’orientation des consistances. Ce travail singulier situé à l’entre-deux des discours tente de faire toucher au public, par l’exposition d’une cinquantaine de d’objets tridimensionnels en transformation progressive permettant de montrer l’interchangeabilité des consistances, c’est-à-dire pour la psychanalyse   la  question du passage du psychanalysant au psychanalyste et de la formation du psychanalyste, désignée par Lacan par le terme de “la passe” dans son texte de la “Proposition pour l’Ecole” du 09/10/1967 et qu’il reprendra dans son séminaire “Encore” (Seuil, 1975). 

Jean-François Chabaud présentera sa monstration topologique conjointement avec  Le Professeur Henri Cartan   en 1986-1987  au Palais de la Découverte à Paris, et en 1988 au  Deutsches Museum, Musée des Sciences et des Techniques de Munich. L’auteur fera ainsi entrer la psychanalyse lacanienne dans ces espaces dédiés à la science.

 

 

DM5 - copie

 

Cette oeuvre originale et innovante ne sera pas sans s’accompagner d’un travail de parole et d’écriture mené tant dans son ouvrage “Le Nœud dit du fantasme” (Weber, Bienne, Suisse, 1984) que dans son séminaire “Le noyau du regard sous titré Liecture”  qu’il  tiendra pendant une dizaine d’années en Sorbonne Nouvelle (1992-2001). 

Il y a une cohérence dans le travail de J F. Chabaud tant au niveau de sa peinture, où il est question d’informations, interrogeant déjà le langage, sa polysémie, ses codes à travers sa peinture électronique, qu’au niveau de la psychanalyse et la topologie, qu’il   va décliner à plusieurs dimensions avec d’une part  sa monstration de l’interchangeabilité de la chaîne de Whitehead en l’exposant sous une forme d’objets tridimensionnels que le Palais de la Découverte  qualifiera de “Première mondiale en matière de diffusion scientifique”, puis d’autre part avec ses sculptures et ses dessins topologiques, qui sont, eux, du côté de l’empreinte et de la trace.

Cette cohérence se retrouve au niveau des avancées qu’il présente dans ses séminaires  – au cours desquels il va aborder parmi de nombreux thèmes notamment la question de l’équivoque visuelle et des contours du réel.

Ainsi il montre avec l’équivoque visuelle combien nous sommes assujettis aux images que nous retrouvons à l’identique à travers l’espace et le temps,  images débarrassées du sens, qui se répètent à notre insu  dans des champs hétérogènes tant dans les représentations religieuses que dans l’industrie ou les sciences les plus actuelles. Il va les nommer « invariants iconiques ».

L’auteur va également explorer les contours du réel par l’approche de l’œuvre d’art, du fantasme et de la science, tous thèmes qui sont aujourd’hui d’actualité et au cœur des débats du champ analytique et bien au- delà.

Permettre à quiconque d’accéder à cette oeuvre, et ainsi de se saisir, pour les explorer, des trouvailles et “chemins de traverse” qui s’y parcourent  est le souhait des créatrices de ce site,  afin que ce travail, riche et complexe essaime Encore et fasse rencontre au un par un avec ses lecteurs.

 

Aspasie Bali, psychanalyste, membre de la Fondation Européenne pour la Psychanalyse (FEP)

Fanny Emilie Jeandel, psychanalyste, membre de l’Ecole de Psychanalyse Sigmund Freud (epsf)

 

Ce travail, par sa dimension heuristique, nous offre de nombreuses trouvailles, il
ouvre de multiples pistes de réflexion dans des champs divers, et nous livre une perspective inattendue
de notre regard de parlêtre sur le monde que nous habitons – il est celui d’un psychanalyste traversé
par la question du scopique, du réel et du temps. ”  

Aspasie Bali, Préface du “Noyau du Regard” 

 

Chabaud

 

 

Nos remerciements vont  à  Patrick Valas pour la diffusion du travail de Jean-François Chabaud,
à Jeanette Zwingenberger, historienne de l’art, pour sa collaboration.
Que  Marie-Hélène Chabaud soit  remerciée pour avoir autorisé la création de ce site ainsi que Joëlle Flores et  Hernando Montoya pour son assistance technique à sa réalisation.

 

 

                 A gauche : Shi tao – surveillant la plantation de trois pins (détail) extrait du Noeud dit du fantasme ( Weber – Bienne, Suisse)